La maison Castel Braz, une vieille dame, gardienne du temps
La maison a été construite aux alentours de 1901, date restant à être confirmée, pour l’armateur Armand Cannevet. On la surnommait « le grand mât » (1).
Aurait-elle été construite à l’image du mât de son bateau ? Pour permettre au marin de voir le port et son bateau ? On retiendra que c’est désormais une légende assortie de 60 marches, car manifestement après avoir gravi le magnifique escalier jusqu’au plus haut de la plus haute lucarne du grenier, on ne voit ni port, ni bateaux.
La maison Castel Braz est aussi connue pour avoir été une pension de famille découpée en 3 logements à partir de 1949. Chaque étage constituait un appartement. Après d’importants travaux de rénovation réalisés à partir de 1999, la maison Castel Braz se refait une jeunesse avec tout le confort, tout en préservant son identité et son caractère. Elle accueille depuis les années 2000 touristes et visiteurs dans ses magnifiques chambres d’hôtes.
La maison castel Braz, témoin de l’histoire
Pont Aven était réputée pour ses multiples moulins au bord de l’Aven. A côté de la maison, la dernière minoterie, désormais fermée, moulait le grain jusqu’en 2020 réduisant son activité au conditionnement et au stokage jusque fin 2022. Avec la fermeture de cette dernière minoterie, une page de l’histoire se fige.
À l’emplacement du parking public à proximité immédiate de la maison, à l’espace Hofgeismar, se dressait le théâtre de Pont Aven. On notera qu’y furent tournées certaines scènes du célèbre film des « Galettes de Pont Aven » réalisé en 1975 par Joël Seria avec Jean Pierre Marielle.
La maison Castel Braz, berceau de la belle Angèle ?
La famille Cannevet étaient les premiers propriétaires de la maison.
Frédéric SATRE, alors entrepreneur en construction et maire de Pont Aven de 1900 à 1918, en aurait été le bâtisseur-constructeur. Selon les titres de propriété retrouvés, la famille SATRE a acquis une première partie de la maison aux consorts CANNEVET en 1949 puis la totalité en 1989. Le fil de l’histoire de la maison tiendrait il de ces deux familles ? On retrouve toutefois peu de trace écrite ou encore peu de photographie ou représentation. Il n’en demeure pas moins que l’association de ces 2 noms se retrouve aussi par le mariage d’Angélique Cannevet avec Frédéric Satre.
L’histoire raconte qu’Angelique Satre née Cannevet tenait un petit café familial au numéro 7 de l’actuelle place Gauguin à côté des 2 célèbres aubergistes de Pont Aven : l’hôtel Julia et la pension Gloannec. Réputée être la plus belle fille de Pont Aven, et peut être aussi pour payer ses dettes, Paul Gauguin en fait son portrait. Et quel portrait ! Lorsqu’Angélique le découvrit, peu flatteur, elle l’aurait qualifié de « quelle horreur !!! » en rejetant le tableau, soutenue par le courroux de son époux, Frédéric Satre. Pour Théo Van Gogh, frère de Vincent, « la femme ressemble un peu à une jeune vache » alors que pour Paul Gauguin, ce tableau représentait le plus beau portrait jamais réalisé.
La belle Angèle met cependant à ses pieds chaque année des milliers de visiteurs au musée d’Orsay à Paris (2).
Source :
(1) page 73 Mémoires en Image PONT AVEN Serge Le Gall – Editions Alan Sutton
(2) https://www.musee-orsay.fr/fr/oeuvres/la-belle-angele-286